Ken Lewenza – Président national du syndicat des travailleurs canadiens de l’automobile (TCA)

« Le syndicat, ce n’est pas simplement des négociations collectives, c’est d’essayer de trouver l’élément humain en représentant les travailleurs. »

Le message que je voudrais envoyer aux gestionnaires et aux syndicats est que les problèmes de santé mentale sont de bien des façons, une invalidité cachée. Les gens la voient tous les jours mais ce n’est pas comme un bras cassé, ce n’est pas comme voir quelqu’un marcher avec un plâtre. Mais quelque fois on ne le voit pas, la plupart des gens le comprennent bien s’ils y prêtent attention. Mais la réalité, franchement est que nous devons être plus tolérants, plus compréhensifs, nous devons tendre la main aux personnes aux prises avec la maladie mentale, en gardant encore une fois à l’esprit que beaucoup de gens ne le comprennent pas et que beaucoup, beaucoup de professionnels de la santé n’accordent pas toujours toute l’attention nécessaire à ce type de cas. Donc, collectivement, des citoyens, aux gestionnaires et aux représentants syndicaux nous devons au moins le comprendre et y répondre dans le meilleur intérêt des personnes qui souffrent de cette terrible maladie.

Nous devons impérativement travailler ensemble. Nous avons eu des programmes efficaces au TAC. Encore une fois, nous avons mis en place le programme de bien-être qui connaît un grand succès. Cela a été un succès pour s’occuper des personnes présentant une invalidité, un grand succès pour la réduction de l’absentéisme au travail. Cela a eu un impact positif sur l’amélioration de la compétitivité des départements des affaires en fournissant tout le soutien dont les travailleurs ont besoin. Et du point de vue des syndicats, nous pouvons apprendre les uns des autres. Ce qui a été mis en place au TAC, en terme d’éducation, de bien-être et concernant ces questions particulières, peut être partagé avec les autres syndicats. Ils n’ont pas besoin de réinventer ce que nous avons déjà fait et inversement. Nous devons nous rencontrer et collaborer plus souvent pour échanger sur ce qui est important pour nos membres, qu’ils soient représentés par TAC ou une filiale ou tout autre travailleur membre d’une organisation. Nous devons impérativement partager nos succès car nous n’avons pas à les dupliquer, reconnaissant que tout succès dans le domaine de la santé mentale, perdurera pour la personne en souffrance.

Le syndicat des travailleurs canadiens de l’automobile soutient grandement toutes les initiatives portant sur la santé mentale des canadiens. Nous avons formé des coalitions et des partenariats où nous pouvons référer nos membres pour des services de counselling. Nous avons travaillé en toute franchise avec les employeurs afin d’offrir tout le soutien nécessaire aux canadiens aux prises avec un problème de santé mentale. Nous voyons cela comme un effort favorable pour représenter nos membres, pas uniquement dans le cadre de la négociation de conventions collectives, mais plus d’un point de vue personnel, émotionnel et familial. Le syndicat, ce n’est pas simplement des négociations collectives, c’est d’essayer de trouver l’élément humain en représentant les travailleurs, d’un point de vue humain. Et, nous devons tous nous attaquer aux problèmes de santé mentale des canadiens.